L'adoration

(d'après le site http://www.adoperp.com/index.html )

 

 

Qu'est-ce que c'est ? (Cardinal Journet)

 

Comment faut-il comprendre cette parole qui traversera les siècles: «Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux»? (Mt 18,20).

Il est là au milieu d'eux; il est présent d'une présence spirituelle. Dans la droiture de leur coeur, le Verbe fait chair est présent d'une présence spirituelle là où deux ou trois sont réunis en son nom. Mais dans l'Eucharistie, le Verbe fait chair est présent corporellement. Ici va s'ajouter une dimension nouvelle.

La présence corporelle du Christ, ce n'est pas seulement lorsque là où deux ou trois sont réunis en son nom, à moins qu'ils ne soient devant le Saint Sacrement. Il faut bien distinguer ! À la présence spirituelle du Christ, par sa présence corporelle va s'ajouter quelque chose qui sera comme un choc. Je vais vous donner des exemples.

 

Le soir du Cénacle, les apôtres sont dans la crainte; ils ont peur de la persécution; et à qui pensent-ils si ce n'est au Sauveur Jésus? Ils n'ont pas d'autre horizon que Lui; ils sont tous préoccupés de Lui et de la persécution à subir pour Lui. Et voici que, toutes portes closes, Jésus apparaît corporellement: «La paix soit sur vous ». Alors, à ce moment là ,il y a un coup en eux; il y a quelque chose qui se passe, c'est un choc, c'est la présence corporelle du Christ au milieu d'eux; et ce n'est pas rien! La présence corporelle de Jésus ne va pas diminuer l'intensité de sa présence spirituelle.

 

Un autre exemple: l'apôtre Thomas n'était pas là quand Jésus est apparu ressuscité. L'apôtre Thomas dit: Je ne croirai pas tant que je n'aurai pas vu. L'apôtre Thomas est un découragé. Il avait eu tellement confiance dans le Christ; il avait dit: «Seigneur, allons et mourons avec toi ». Et puis tout s'effondre, tout est brisé; c'est désespéré. Ce n'est pas un vantard qui fait l'esprit fort, non, il est effondré; «non, je ne croirai pas tant que je n'aurai pas mis la main dans la plaie de son côté». C'est pourquoi Jésus vient vers lui; s'il avait été un esprit fort, Jésus l'aurait laissé à sa certitude. Et huit jours plus tard, Jésus vient à nouveau et dit à Thomas: «Mets ta main dans la plaie de mon côté et ton doigt dans les plaies de mes mains ». Alors, sous le choc de la présence de Jésus, il tombe à genoux: «Mon Seigneur et mon Dieu»

Dans le Christ ressuscité, il y a à la fois une certitude tangible et l'acte de foi en sa divinité. Il y a une certitude tangible: c'est bien lui, c'est son humanité qui est là. C'est donc un fait historique constatable par l'histoire. La constatation de la résurrection du Christ est historique. Celui avec qui les apôtres partageaient la vie en Galilée, en Samarie, c'est celui-là qui est maintenant ressuscité. Mais cette constatation historique de son humanité est comme débordée par le mystère de la gloire du Christ ressuscité. Il faut croire, croire à la divinité du Christ: «Mon Seigneur et mon Dieu».

 

La présence corporelle du Verbe fait chair, voyez-vous maintenant ce qu'elle va signifier pour la présence corporelle de Jésus au tabernacle? C'est cela que nous avons dans l'Eucharistie.

 

[Commentaire perso : si Jésus ne s'était pas incarné, s'il ne nous avait pas laissé l'Eucharistie, cela n'aurait rien changé à sa présence spirituelle, mais nous n'aurions pas cette Présence Réelle, c'est-à-dire physique.]

 

 

POURQUOI L'ADORATION EUCHARISTIQUE ?


« Imaginez deux enfants qui jouent à cache-cache, mais l’autre ne le cherche pas – Dieu se cache et l’homme ne Le cherche pas. Imaginez sa peine ! » (Maggid de Mezeritch (conteur-narrateur) (1710-1772))

"Le monde sera soit défiguré par le consommation, soit transfiguré par l'adoration" (un patriarche orthodoxe)

  1. un doux devoir : « C’est pour nous un devoir très doux d’honorer et d’adorer dans la sainte hostie, que nos yeux voient, le Verbe incarné qu’ils ne peuvent pas voir et qui, sans quitter le ciel, s’est rendu présent devant nous... » (Profession de foi catholique’ Paul VI, 1968). C'est aussi répondre au premier commandement: "C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte." (Mt 4, 10)
  2. faire l’expérience de la tendresse de Dieu « Il est bon de s'entretenir avec Lui et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé, d'être touchés par l'amour infini de son cœur... » (Ecclesia de Eucharistia’, Jean-Paul II, 2003)
  3. devenir évangélisateur « Pour évangéliser le monde, il faut des apôtres "experts " en célébration, en adoration et en contemplation de l’Eucharistie... » (Mission et Eucharistie’, Jean-Paul II, 2004)
  4. un service éminent pour l’humanité « Par l’adoration, le chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde. Toute personne qui prie le Sauveur entraîne à sa suite le monde entier et l’élève à Dieu. Ceux qui se tiennent devant le Seigneur remplissent donc un service éminent » (Jean-Paul II à Mgr HOUSSIAU,1996)
  5. réparer les grandes fautes du monde « L’Eglise et le monde ont un grand besoin de culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement d’amour. Ne mesurons pas notre temps pour aller le rencontrer dans l’adoration, dans la contemplation pleine de foi et prête à réparer les grandes fautes du monde. Que notre adoration ne cesse jamais... » (Dominicae cenae’, Jean-Paul II, 1980)
  6. prolonger la Messe : L'acte d'adoration en dehors de la Messe prolonge et intensifie ce qui est réalisé durant la Célébration liturgique elle-même. En fait, ce n'est que dans l'adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai. Et c'est bien par cet acte personnel de rencontre avec le Seigneur que mûrit ensuite la mission sociale qui est renfermée dans l'Eucharistie et qui veut briser les barrières non seulement entre le Seigneur et nous, mais aussi et surtout les barrières qui nous séparent les uns des autres... » (Benoît XVI, Sacramentum Caritatis, 2007).
  7. Meilleur remède contre les idolatries: "Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui s'est fait pain rompu par amour, est le remède le plus valable et radical contre les idolâtries d'hier et d'aujourd'hui. S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté: celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique (cf. Jn 3, 16)..." (Benoît XVI, homélie pour la Fête-Dieu 2008)

 

Comment ?

 

COMMENCEZ PAR L'AMOUR

"Commencez toutes vos adorations par un acte d'amour, et vous ouvrirez délicieusement votre âme à son action divine. C'est parce que vous commencez par vous-mêmes que vous vous arrêtez en chemin ; ou bien, si vous commencez par quelque autre vertu que l'amour, vous faites fausse route. Est-ce que l'enfant n'embrasse pas sa mère avant de lui obéir ? L'amour est la seule porte du cœur... Tant que nous n’aurons pas pour Notre Seigneur au Très Saint-Sacrement un amour de passion, nous n’aurons rien fait… On dit : mais c’est de l’exagération, tout cela. Mais l’amour n’est que de l’exagération ! Exagérer, c’est dépasser la loi. Eh bien, l’amour doit dépasser la loi. " (Saint Pierre-Julien Eymard)

"On n'a pas besoin de tant parler pour bien prier. On sait que le bon Dieu est là, dans le saint Tabernacle. On lui ouvre son cœur, on se complaît en sa présence. C'est la meilleure prière, celle-là" (St curé d'Ars)

UN 'COLLOQUE' AVEC JÉSUS PRÉSENT EN PERSONNE
« Il faut l'humilité de l'homme pour répondre à l'humilité de Dieu... » (Benoît XVI, Au monde de la culture, 2008)

"L'adoration eucharistique a pour objet la divine personne de notre Seigneur Jésus-Christ présent au Très Saint-Sacrement. Il est vivant, il veut que nous lui parlions, il nous parlera. Et ce colloque, qui s’établit entre l’âme et notre Seigneur, c’est la vraie méditation eucharistique, c’est l’adoration. Heureuse l’âme qui sait trouver Jésus en l’Eucharistie, et en l’Eucharistie toutes choses..." (Saint Pierre-Julien Eymard) Au-delà des apparences du pain, c'est Jésus en personne qui nous invite à un rendez-vous d'amour. Sans quitter le ciel, il vient à nous sur terre pour accomplit sa promesse dans l'Eucharistie: “Je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde” car “je t’aime d’un amour d’éternité, aussi t'ai-je maintenu ma faveur” (Mt 28, 20, Jr 31, 3).

"Je L'avise et Il m'avise" (Un paysan au curé d'Ars)

Conclusion :

A nous de faire !

Solution immédiate : Myans, après la messe de 18h les mardi, mercredi et vendredi; après la messe de 20h le jeudi.

A plus long terme : Adoration perpétuelle.