LA COMMUNION SPIRITUELLE

 

Il est recommandé de pratiquer la communion spirituelle pour tous les fidèles en plus de la communion sacramentelle.

Toutefois dans certains cas, les fidèles peuvent être empêchés de pratiquer la communion sacramentelle :

Des raisons pratiques telles que l’éloignement important d’une paroisse, impossibilité de se déplacer dans un souci de santé par exemple.

Ou des raisons consécutive à un mauvais choix de vie (divorcés remariés, catholiques unis par le seul mariage civil). L’église réaffirme sa discipline fondée sur l’écriture sainte, selon laquelle elle ne peut admettre aux sacrements ces personnes. En effet, la réconciliation par le sacrement de pénitence qui ouvrirait la voie au sacrement de l’eucharistie, ne peut être accordée qu’aux personnes qui seraient disposées  à une forme de vie qui ne soit pas en contradiction avec l’indissolubilité du mariage.

 

 

I  DEFINITION :

Dans le langage des auteurs spirituels modernes, l’expression « communion spi­rituelle » est parfaitement claire. Elle désigne l’union de l’âme à Jésus-Eucharistie, réalisée non par la réception du sacrement, mais par le désir de cette réception. « Communier spirituellement, c’est s’unir à Jésus-Christ présent dans l’eucharistie, non pas en le recevant sacramentelle ment, mais par un désir procédant d’une foi animée par la charité.

On peut aussi parler de communion de désir. Ce désir suppose donc la foi à l’eucharistie et être accompagné de la charité. La communion spirituelle est essentiellement constituée par un désir, un désir profond du sacrement de l’eucharistie. A ce propos, Saint François de Salle dans » introduction à la vie dévote »,disait : «  Mais quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de commu­nier réellement à la sainte messe, communiez au moins de coeur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur» 

           - C’est un désir inspiré par la charité.

L’enseignement du concile de Trente , des théologiens et des auteurs spirituels sont d’accord pour dire qu’il faut être en état de grâce pour communier spirituellement.  La com­munion spirituelle requiert donc l’état de grâce.

- Ce désir doit être explicite pour en recevoir les fruits spirituels ( sauf dans le cas par exemple d’un  enfant mort tout de suite après le baptème et qui n’aurait pas pu le désirer explicitement.

II HISTOIRE                                                       

La communion spirituelle n’est pas une pratique inventée par la spiritualité moderne.

Saint Augustin parlait déjà des effets du sacrement que les fidèles pouvaient recevoir sans recevoir le sacrement lui-même.   Avec sa précision habituelle, saint Thomas, de son coté, affirme que l’effet du sacrement peut être réalisé dans l’âme, même si l’on reçoit l’eucharistie seule­ment in voto, comme c’est le cas dans la communion spirituelle.                                          Les théologiens postérieurs développeront la même doctrine, qui trouvera sa consécration au concile de Trente. Les auteurs spirituels auront surtout le souci d’organiser cette doctrine en pra­tique de piété. Sainte Thérèse la recommande à ses filles (Chemin de la Perfection, ch. 37) et saint François de Sales, à Philothée dans « Intr. à la vie dévote », . Ils ne sont que l’écho d’une tra­dition qui s’était déjà fait entendre dans l’Imita­tion de Jésus-Christ (liv. 4, ch. 10).

 III  FONDEMENT THEOLOGIQUE                                           

La valeur de la communion spirituelle repose en somme sur deux principes

 Premier principe: la foi en la présence du Christ dans l’eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité. - On ne peut bien comprendre le désir de l’eucharistie, si on n’accepte pas le principe de la valeur sanctifiante de l’eucharistie: C’est parce que l’on croit à la présence réelle et vivifiante du Christ dans l’eucharistie, qu’on désire recevoir le sacre­ment. C’est parce que l’on croit au caractère spécial de ce sacrement, qui est d’augmenter la vie de la grâce, d’intensifier la charité, de fortifier l’unité qui nous lie au Corps Mystique, que l’on désire cette union au Christ. 

Deuxième principe : l’efficacité du désir peut suppléer l’acte sacramentel. - C’est un principe admis en beaucoup de cas que le désir supplée l’acte, quand celui-ci ne peut être accompli en lui-­même (Suarez, loc. cit., disp.62, sect.1).  le désir tend déjà à la réalisation de ce qu’accomplit la communion . Par le désir, la communion est en quelque sorte accomplie ; sans doute elle ne l’est pas matériellement ; mais, puisqu’il faut distinguer dans le sacrement le signe  et la réalité , le désir atteint la réalité sans passer par le signe.  Celui qui tend vers la vie du Christ dans l’eucharistie la trouve, car le Christ ne manque pas à ceux qui le cherchent (op. cit., p. 565).

IV EFFETS.

            Quels sont donc les effets de la communion spirituelle?

 Les effets produits sont de même nature que dans la communion eucharistique, donc augmenta­tion de la grâce sanctifiante, grâces d’amour, de vie, de pureté, d’unité... « On rapporte de sainte Angèle de Mérici que lorsqu’on lui interdisait la communion de chaque jour, elle y suppléait par de fréquentes communions spirituelles à la messe, et elle se sen­tait parfois inondée de grâces semblables à celles qu’elle aurait reçues si elle avait communié sous les espèces sacramentelles. Aussi laissa-t-elle à son Ordre comme un legs pieux, une pressante recomman­dation de ne point négliger cette sainte pratique »(Méditations sur l’Eucharistie, par le Frère Philippe, Paris, 1867, p. 459).

 Ces effets peuvent être supérieurs à ceux qui sont produits dans la communion sacramentelle, si les dispositions sont très pures, mais à égalité de dispositions, ils sont évidemment moins abondants que dans la communion eucharistique. « Il peut arri­ver que vous fassiez cette communion spirituelle avec une telle ferveur, que vous méritiez autant de grâces que le prêtre en obtient par la communion sacramentelle, bien que, pour lui, des dispositions semblables unies à la réception du sacrement aient pour résultat des grâces plus abondantes » (Vén. L. Du Pont, op., et loc. cit.).

 La communion spirituelle pour être fructueuse requiert l’état de grâce .  Mais il n’est pas nécessaire de se confesser, un acte de contrition parfaite suffit. En cas de contri­tion imparfaite, il n’y aurait pas de péché ; il y aurait même un bon désir, mais les fruits attachés à la communion spirituelle ne seraient pas produits (DTC, art. Com. spi, col. 573).

 IV  PRATIQUE                                     

Comment la communion spirituelle doit-elle être pratiquée?           Toute personne pieuse doit d’abord concevoir un sincère repentir de ses péchés et purifier par cette douleur le tabernacle de son coeur, où elle désire recevoir et faire reposer le divin Sauveur. Ensuite elle fera un acte de foi vive sur la présence réelle de Jésus­-Christ dans cet auguste mystère. Puis elle consi­dérera, comme  pour la communion sacramentelle, la grandeur et la majesté de ce Dieu caché sous le voile des saintes espèces : qu’elle réflé­chisse à l’amour immense, à la grande bonté avec lesquels il désire s’unir à nous ; qu’elle jette aussi ses regards sur sa faiblesse et sa propre misère. Après ces considérations elle doit faire des actes d’humilité et de désir ; d’humilité, à la vue de sa pro­pre indignité ; de désir, à cause de l’amabilité infinie de Dieu. Enfin, puisqu’il ne lui est pas donné de s’unir à son bon Sauveur par la réception réelle de l’eucharistie, qu’elle s’en approche en esprit et s’unisse à lui par le doux lien d’un amour paisible et tranquille. Elle terminera la communion spiri­tuelle en remerciant et en louant le Seigneur ; car, quoique Jésus-Christ ne soit pas descendu réelle­ment dans son coeur, il était cependant bien disposé à cette union d’amour et la désirait avec toute l’ardeur de la charité. Elle lui demandera donc les grâces dont elle se reconnait indigne.

  Fréquence de la communion spirituelle :La communion spirituelle peut être faite aussi souvent que l’âme le désire.  (Imitation de Jésus-Christ, liv. 4, ch. 10). « La bienheureuse Agathe de la Croix était animée d’un tel amour pour le Saint Sacrement, qu’elle serait morte, dit-on, si son confesseur ne lui avait pas enseigné la pratique de la communion spirituelle ; et lorsqu’elle la posséda, elle avait coutume de la répéter jusqu’à deux cents fois dans un jour » (Faber, op. cit., trad. de Bernhardt, t. 2, p. 295).

 Le moment privilégié pour faire la communion spirituelle est le temps de la messe, où, si l’on ne peut communier sacramentellement, on peut tou­jours s’unir à la communion du prêtre et faire les actes de la communion spirituelle. L’assistance à la messe est la meilleure préparation à cette commu­nion, qui nous fait participer d’une manière étroite et personnelle au sacrifice de Notre-Seigneur.

                                                           CONCLUSION

 

Ne craignons pas de pratiquer fréquemment la communion spirituelle, surtout si nous n’avons pas eu le temps de nous confesser. Même au cours d’une messe, elle sera préférable à une communion sacramentelle mal préparée.